Interview alumni : Rémi Seux, délégué de Madame la Préfète à la politique de la ville

Interview alumni : Rémi Seux, délégué de Madame la Préfète à la politique de la ville

Rémi, initialement éducateur de rue, a toujours été au plus proche de la population, notamment des jeunes. Aujourd’hui, il nous présente son parcours et ses missions actuelles en tant que délégué de la préfète à la politique de la ville à Saint-Etienne. Découvrez dans cette interview la pluralité de son parcours. 

Bonjour Rémi, en quoi consiste le métier de Délégué de la Préfète à la politique de la ville ? 

Dans mon quotidien, mon rôle est de représenter Madame la Préfète de la Loire sur les quartiers prioritaires dont j’ai la référence, à Saint-Etienne : Montreynaud et les quartiers Sud-Est et La chapelle à Andrézieux. Je porte ainsi une attention particulière à ces quartiers dans le but de réduire les écarts de pauvreté entre les territoires (objectif in fine de la politique de la ville). La politique de la ville est une politique interministérielle impulsée par l’Etat.

Mes missions sont de représenter l’Etat dans les quartiers, de connaître les territoires et de flécher le financement de l’Etat dans le respect des orientations du contrat de ville de la métropole Stéphanoise. 

Comment se déroule votre journée type ?

Je n’ai pas de journée type. Mais mes activités principales sont : 

  • Me rendre sur le terrain pour rencontrer les acteurs tels que les habitants et les associations. Je partage du temps avec eux afin de connaître leurs points de vue, ce qui me permet de mieux connaître les dynamiques de territoire et écosystèmes locaux.

  • M’informer sur les projets proposés, ceux qui vont être mis en place et leur budget et je peux accompagner les porteurs de projets dans leurs démarches.  

  • Participer à des réunions de territoire afin de connaître les fonctionnements des différents quartiers et coordonner les actions des différentes collectivités avec celles de l’Etat.

  • Travailler également en transversalité avec les différents services de l’État pour le compte du corps préfectoral.

Quelle est la plus grande difficulté dans votre métier et à l’inverse, ce que vous préférez ?

Ma plus grande difficulté est de conjuguer les temporalités des différents acteurs. Par exemple, les habitants peuvent vouloir des réponses rapides à leurs problèmes quand la temporalité des pouvoirs publics peut être beaucoup plus longue.

J’apprécie que mes tâches soient différentes chaque jour. Je travaille au cœur des politiques publiques et j’essaie de faire bouger les lignes, les acteurs au bénéfice des habitants des quartiers prioritaires.

Avez-vous des objectifs professionnels et/ou d’évolution dans votre carrière ?

C’est une bonne question, pour l’instant je n’ai pas d’objectif précis. Par contre, mon poste actuel est d’une durée de six ans maximum. Je vais devoir trouver autre chose après. En parallèle, je donne des cours de sociologie à l’Université Jean Monnet et à l’ENSEIS, ce que je souhaite continuer. 

Quel est votre parcours avant d’être Délégué de Madame la Préfète à la politique de la ville et comment se sont déroulées vos années à ENSEIS ?

Je n’ai pas un parcours classique puisqu’après l'obtention de mon DUT TC (Technique de commercialisation) j’ai été barman pendant quatre ans. En parallèle, je me suis investi dans une association d’éducation populaire liée à la découverte de sports tels que la voile, le canoë et l’escalade. Le but était de rendre accessible la base nautique à des personnes défavorisées, c’est à ce moment-là que j'ai découvert les problématiques liées à la protection de l’enfance. Ce sujet m’a beaucoup intéressé donc j’ai choisi de m’inscrire à ENSEIS pour un DEES (diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé). J’ai obtenu mon diplôme en 2009, puis je suis devenu éducateur de rue. 

Le travail d’éducateur de rue nécessite une faculté d’analyse des logiques de territoire. C’est cela que je suis allé chercher lorsque je me suis inscrit en DEIS (Diplôme d’État d'ingénierie Sociale) à ENSEIS avec un intérêt particulier pour l’architecture de cette formation en codiplomation avec le département de sociologie de l’Université Jean Monnet. J’ai alors obtenu le Master 2 PSDT (Politiques Sociales et Développement Territorial) en 2018 puis le DEIS en 2019.

Je suis très content de mes années d’études à ENSEIS ainsi qu’à l’UJM. La formation m’a permis de faire un pas de côté dans mon travail au quotidien mais surtout de me doter d’outils conceptuels et méthodologiques clés. Les intervenants du DEIS et du M2 sont très pointus sur la méthodologie et il y a une démarche participative intéressante. 

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes diplômés qui s’apprêtent à intégrer le marché de l’emploi ? 

Je vous souhaite bon courage dans le bon sens du terme. Restez curieux, car les métiers du social se déploient dans des univers complexes liés à l’humain. Face à un problème, il faut se documenter, travailler, être rigoureux et méthodique. On attend beaucoup des jeunes générations pour que le travail social au sens large reste dynamique et progressiste. 

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