Interview alumni : Jean-Paul, Directeur SSR insertion/maintien & formation

Interview alumni : Jean-Paul, Directeur SSR insertion/maintien & formation

Jean-Paul est engagé au sein de la FIDEV (Formation Insertion et Réadaptation pour Déficients Visuels), depuis des années. Après de multitudes formations il a évolué jusqu’à devenir Directeur SSR (Service de Soin de suite de Réadaptation), insertion/ maintien et formation. Dans cette interview, il nous livre son parcours et nous raconte son engagement quotidien en faveur des déficients visuels. 

Quel est le métier de ​​Directeur SSR, insertion/maintien, formation ?

Je suis effectivement directeur de l’association FIDEV et je m’occupe du Service de Soin de suite de Réadaptation (SSR). L’association a connu ses prémices en 1983 avant une constitution officielle en 1993. La FIDEV a été créée pour les personnes déficientes visuelles, par des personnes déficientes visuelles. Initialement tournée vers l’accompagnement d’étudiants déficients visuels dans l’accès aux études supérieures, la FIDEV a évolué pour proposer un soutien technique à l’insertion professionnelle et au maintien dans l’emploi. Par la suite, elle a développé son organisme de formation, pour les personnes directement concernées mais aussi pour les professionnels du secteur qui souhaitent accueillir un public mal et non-voyant dans de bonnes conditions.

Plus récemment, en 2001, l’offre de services s’est étoffée par la création du SSR.

Pour ces 3 pôles (SSR, appui technique à l’accès/maintien au poste de travail, formation), la compétence couvre les 8 départements de l’ex-Région Rhône-Alpes.

A partir de cette année, nous ouvrons l’offre aux personnes déficientes auditives.

Notre objectif principal est d’accompagner les personnes dans le développement de leur autonomie que ce soit dans la vie personnelle ou dans la vie professionnelle. Cela comprend donc, les déplacements, les actions du quotidien (s’habiller, se faire à manger, …) et aussi développer le lien social et l'accès aux loisirs. (75% notre activité est dédiée aux soins, 20% pour l'accompagnement d’insertion professionnelle, et 5% pour les formations). 

L’accompagnement à l’insertion professionnelle concerne 2 publics 

  1. Les personnes qui sont à la recherche d’un emploi pour lesquelles nous essayons de mobiliser leurs compétences, 

  2. Les personnes salariées que nous accompagnons sur leur poste de travail avec des ergonomes afin d’apporter plus de confort dans leur quotidien. 

Dans mon travail, ma mission première est de veiller au bon déploiement des projets de l’association. Nous avons des objectifs qui ont été fixés et répartis entre 2019 et 2024. Pour cela, nous souhaitons nouer des partenariats avec des structures extérieures et inscrire la FIDEV dans le paysage sanitaire (centres médicaux, ARS, centre de référence). C’est assez compliqué et pourtant c’est là où notre activité prend tout son sens. 

Ma seconde mission est de faire monter en compétence tous nos salariés. Actuellement, nous sommes 40 personnes au sein de FIDEV.

Comment le public est-il au courant de l’existence de votre association ? 

Nous avons la chance d’avoir un réseau et d’être connu du public, car ce sont eux qui viennent directement à nous. Cela passe par la transmission de dossier avec le réseau des établissements, mais également les ophtalmologues, orthoptistes, et associations d’usagers. Notre zone d’action est relativement large puisque nous sommes présents sur les 8 départements de l’ex région Rhône-Alpes.

Comment se déroule une journée type ?

Nous avons un système d’organisation qui est mis en place dans l’association. Nous commençons la journée par faire une réunion avec les cadres afin de se donner les objectifs, les attentes et les difficultés de la journée ou de la semaine. Ensuite j’ai évidemment une partie liée aux financements et à la comptabilité. Comme j’ai pu le dire précédemment, nous sommes constamment à la recherche de financement, de partenariats et de subventions d'investissement & de fonctionnement. 

La grosse partie de mon travail reste quand même la mise en œuvre de nouveaux projets et d’innovation pour répondre à des besoins qui ne sont pas encore couverts sur le territoire. 

Quel est le plus gros défi de votre métier ? 

La plus grande difficulté que je peux rencontrer dans mon travail est de gérer les ressources humaines. Nous avons beaucoup de jeunes qui postulent et qui ne cherchent pas forcément de stabilité. Nous avons donc des difficultés dans le recrutement et la stabilisation de nos compétences. Ce qui impacte la stabilité de l’équipe. Nous avons aussi des salariés qui ont des demandes grandissantes, qui sont parfois difficiles à contenter, c’est pourquoi nous mettons en place des avantages sociaux et que nous prenons en compte la qualité de vie de nos salariés. C’est quelque chose d’important, car si nous n’avons pas de salariés, nous n’avons pas de compétences à mettre en œuvre, ce qui fait que nous n’avons pas d’activité.

La gestion des ressources humaines est quelque chose qui me demande beaucoup d’énergie.

Qu’est ce qui vous motive chaque jour ? Qu’est ce que vous préférez dans votre métier ?

Ce qui me donne envie de travailler chaque jour, c’est de pouvoir développer de nouveaux projets. C’est d'ailleurs pour cette raison que je suis devenu directeur. Ce qui me plaît aussi, c’est d’être au centre de l’accueil de nos patients et d’être toujours à l’écoute de leurs besoins pour trouver des solutions. On est sur un secteur qui évolue beaucoup, et le milieu sanitaire n’est pas forcément évident à faire bouger.

Enfin, ce que j’adore c’est avant tout le côté relationnel et humain, qui est la raison d’être  de nos actions et de notre métier.

Avez-vous des objectifs professionnels et/ou d’évolution dans votre carrière ?

Mes objectifs professionnels sont de mettre en œuvre tous nos projets pour 2024. Par la suite, je verrai pour travailler dans une plus grande structure, tout en restant dans le milieu sanitaire. Je souhaite avoir un service administratif plus dense pour avoir un directeur des ressources humaines à mes côtés. Actuellement en tant que directeur, je touche à tout mais les journées de travail sont considérablement réduites du fait de la multitude de tâches à réaliser.

Quel est votre parcours pour accéder au métier de directeur SSR ?

Je me suis formé continuellement et je n’ai jamais vraiment arrêté les études. J’ai commencé par faire un master en psychologie en 2005, ce qui m’a permis de rejoindre la FIDEV en tant que psychologue.  Puis je me suis tourné dans l’éducation spécialisée, et la pratique de bilans de compétences. En 2010, j’avais donc deux casquettes, psychologue et coordinateur. Ce sont grâce à mes acquis théoriques que j’ai évolué, pour devenir chef de service en 2014. Puis j’ai validé en 2021, ma formation de CAFDES à l’ENSEIS Management après 2 ans et demi de formation.

Mon objectif était d’acquérir toutes les compétences nécessaires pour le poste de direction et avoir des bases dans la gestion des ressources humaines, gérer les projets et les tâches de comptabilité. Je souhaitais avoir une approche théorique pour la mettre plus facilement en pratique.

J’ai eu l’occasion d’échanger et rencontrer beaucoup de personnes lors de mes études, notamment mes camarades et les intervenants avec qui j’ai gardé du lien. Cette formation m’a permis de me constituer un réseau de professionnels aguerris avec qui on peut facilement échanger sur nos projets respectifs et nous entraider. 

Avez-vous des conseils à donner aux jeunes diplômés qui s’apprêtent à intégrer le marché de l’emploi ? 

Je conseillerais de ne pas prendre un poste à responsabilité, juste pour la fonction. Il faut impérativement avoir un objectif professionnel et trouver un établissement qui correspond à ses valeurs. Les postes de directions sont des fonctions très prenantes et il faut pouvoir se sentir épanoui.

Le deuxième conseil serait de vous nourrir de toutes les personnes que vous rencontrez. Au sein de ENSEIS et à l'extérieur, votre réseau est très riche et vous permet de vous développer alors n’hésitez pas à explorer votre réseau et à prendre contact. 

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