Interview alumni : Claire Rousset, cadre de santé / responsable d'EHPAD
Claire, cadre de santé/responsable d’EHPAD se donne tous les moyens pour gérer son équipe et les résidents. Le lien social est quelque chose de primordial pour elle. Avec une expérience qui n’est pas forcément linéaire, elle livre son parcours, ses différentes expériences et ses ambitions pour le futur.
Bonjour Claire, pouvez-vous nous en dire davantage sur votre parcours ?
J’ai commencé par faire un baccalauréat Économique et Social (ES) en 1997. Suite à l’obtention de ce premier diplôme, j’ai souhaité découvrir la fac, mais je me suis finalement orientée vers une formation professionnelle, dans une école d’infirmière à Privas, en Ardèche. Cette formation était spécialisée dans le suivi en hôpital psychiatrique. Après avoir été diplômée en 2005, j’ai intégré le monde professionnel.
De 2005 à 2017, j’ai occupé le poste d’infirmière en EHPAD, dans des services de pédopsychiatrie et dans différents établissements. En effet, j’ai changé régulièrement d’établissement dans ma carrière pour des raisons familiales et de déménagement.
Suite à cela, j’ai repris mes études durant deux ans pour suivre la formation CAFERUIS (Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Encadrement et de Responsable d'Unité d'Intervention Sociale) au sein de l’ENSEIS. Durant deux années, j’avais trois jours de formation par mois. Le reste du temps était dédié au terrain, où nous étions en situation de travail. Cette approche théorique et pratique m’a énormément aidée à progresser. Et c’est ainsi que j’ai obtenu un Master 1 en 2019.
Pourquoi avoir repris vos études, 12 ans après votre dernier diplôme ?
Mon objectif derrière cette reprise d’étude était de passer du statut d’infirmière à cheffe de service. J’avais pour ambition d’évoluer professionnellement sans forcément rester dans un cadre purement médical. Je souhaitais, avant tout, ouvrir le champ des possibles et mon horizon. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai choisi la formation CAFERUIS. Le diplôme préparé proposait une approche multidisciplinaire et nous permettait d’obtenir dans le même temps un master de management avec l’université Jean-Monnet à Saint-Etienne.
Le côté pluridisciplinaire était une réelle source d’apprentissage. Nous abordions aussi bien des notions de comptabilité, management ou encore les aspects opérationnels et l’approche du terrain.
Qu’avez-vous fait suite à votre diplômation ?
Suite à ma diplomation au sein de l’ENSEIS, j'ai pu prétendre à de nouvelles responsabilités. Je suis devenue cadre de santé/responsable dans un EHPAD. J'exerce un métier passionnant où aucun jour ne se ressemble. J'aime particulièrement encadrer mon équipe et orchestrer ce travail d'équipe et assister à la montée en compétence de mes collaborateurs.
Actuellement, j’enseigne à l’ENSEIS, et j’accompagne différentes filières dans des modules de professionnalisation comme :
ASG : Assistante en Soin Gérontologique
AES : Accompagnement Éducatif et Social
CAFERUIS : Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Encadrement et de Responsable d'Unité d'Intervention Sociale
Cette nouvelle casquette est des plus enrichissantes. Je prends un énorme plaisir à transmettre mes connaissances et la méthodologie particulière que j’ai acquise lors de mes expériences en tant qu’infirmière.
Je veille toujours à illustrer de façon très pratique les notions abordées en cours pour rendre le cours très professionnalisant.
Mon objectif serait de développer mes interventions au sein de différents établissements.
En quoi consiste le métier de cadre de santé ?
Le métier de cadre de santé/responsable d’EHPAD, c’est avant tout être un couteau suisse. Il faut être polyvalent afin d’avoir un œil sur :
Le budget,
Les tâches administratives,
Les ressources humaines,
La gestion des plannings,
Le recrutement,
La gestion des absences,
…
Ce n’est pas tout, il faut aussi être actif dans la vie de l’établissement, en accompagnant les résidents, valider les dossiers d’entrées, accueillir les visiteurs, faire un suivi des problèmes quotidiens, gérer les stocks médicaux et des autres matériels. Je m’occupe également de la supervision de l’équipe dans la gestion de leurs tâches.
Comment avez-vous géré la crise sanitaire, au sein d’un EHPAD ?
Beaucoup de monde me pose cette question et étonnamment, nous l’avons bien vécu avec mon équipe. Il faut dire que nous sommes l’un des plus petits EHPAD de France avec 16 lits. Le plus dur aura été de gérer les traumatismes liés au confinement et à la rupture du lien social.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Le lien avec les personnes : que ce soit avec l’équipe ou avec les résidents. J’aime particulièrement, l’accompagnement et aussi tout ce qui concerne les tâches administratives.
Avez-vous un conseil à donner aux jeunes diplômés qui s’apprêtent à intégrer le marché de l’emploi ?
Pour les jeunes qui ne savent pas encore dans quelle direction aller, je dirais qu’il faut venir voir le terrain, venir essayer et découvrir les différents métiers qui existent, car ils ne sont pas forcément connus du grand public. Il faut avoir conscience, aussi, que ce sont des métiers qui ne sont pas faciles, mais qui sont en revanche très enrichissants.
Renseignez-vous sur les différentes structures également car d’une structure à l’autre, le métier peut radicalement changer et c’est ça qui fait toute la richesse de nos métiers.
Quelles sont les qualités à avoir dans le monde des travailleurs sociaux ?
L’adaptabilité : il faut savoir s’adapter aux différentes situations, avoir plusieurs compétences et être polyvalent. Il n’y a pas de situation type, ni de journée type.
La curiosité : il faut connaître son environnement, le terrain et continuer de développer ses savoirs théoriques.
La patiente : il faut savoir rester calme en toutes circonstances. Il faut pouvoir analyser les situations et avoir une certaine introspection.
